L'arabe du coin
En 2005, le quotidien américain « The New-York Times » écrivait que l’arabe du coin était devenu une vénérable institution de la vie parisienne.
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Trente ans plus tôt, alors que la grande distribution n’était qu’à ses balbutiements, nous (habitants de la cité) avions –modestement- contribué au maintien du commerce de détail de proximité. En effet, deux vieilles |
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échoppes nous servaient de lieux de ravitaillement : l’épicerie située à l’angle de la rue de Bezons et de l’avenue Hoche, tenue respectivement par Beljro et Aamara Bédiaf et celle tenue par Brek, un peu plus reculée sur l’avenue Gallieni.
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Epicerie Brek |
Epicerie du 77, rue de Bezons |
Même si ces commerces de détails de denrées alimentaires sèches, appertisées et accessoirement de produits de droguerie et de bazar ne sont plus que des souvenirs lointains estompés par le temps qui passe, il n’en reste pas moins que ces boutiques à l’ancienne -parfaitement adaptées aux besoins et surtout aux moyens financiers de nos familles- officiaient comme une forme de service public. Elles étaient ouvertes tous les jours de la semaine, dès les premières lueurs du jour jusqu’à très tard en soirée.
Dans l’exiguïté de ces épiceries, on y trouvait de tout : huile, sucre, pain, lait, soda, lessive (Bonux et son cadeau surprise) mais aussi de la semoule et des cacahuètes dans leurs cosses vendues au détail que l’épicier, affublé de sa sempiternelle blouse bleue ou grise, prenait soin de peser grâce à sa vieille balance à aiguille.
Grands enfants, nous étions parfois chargés de « faire les commissions chez l’épicier ». Nous accomplissions cette corvée en caressant toujours l’espoir de récupérer un petit brun de monnaie, à nos yeux aussi précieux que des lingots d’or. Cette richesse éphémère nous permettait d’acheter de délicieuses confiseries entassées, sous nos yeux, dans des bocaux dressés au garde-à-vous sur des étagères bancales.
Même si celles-ci ont fini par nous « niquer les dents » (dixit Renaud dans Mistral gagnant), il nous reste plus qu’à fermer les yeux pour nous remémorer ces instants où l’on s’arrêtait à l’épicerie du coin pour négocier une tête de nègre au réglisse, un caramel, un mistral gagnant, un collier multicolore et autres roudoudou. |
Mohamed SELMET
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