Actualités
C'était le 25 juin 2013. Un Conseil Municipal Historique à Nanterre : Hommage à Abdenbi Guemiah et à la Cité Blanche
Le 25 juin 2013, le Conseil Municipal de Nanterre a pris une décision historique qui a marqué les anciens habitants de la Cité Gutenberg, dite la Cité Blanche. À l'unanimité, les élus avaient voté pour baptiser deux nouvelles artères de la commune en hommage à Abdenbi Guemiah et à la Cité Blanche. Cette décision représente aujourd'hui un symbole fort de reconnaissance et de mémoire collective, résultat de la mobilisation sans relâche du blog de la Cité Blanche Gutenberg.
Abdenbi Guemiah, figure tragique de l'histoire de la Cité Blanche, a été victime d'un acte raciste il y a plus de 40 ans dans la Cité Gutenberg. Son assassinat a laissé une empreinte indélébile sur ses habitants, rappelant les violences raciales qui ont secoué la France à cette époque. En nommant une artère de la ville en son honneur, Nanterre rend justice à sa mémoire et réaffirme son engagement contre le racisme et l'intolérance.
La deuxième artère a été nommée en l'honneur de la Cité Blanche.
La Cité Blanche, à l'origine une cité de transit, accueillait des immigrés maghrébins tout juste sortis des bidonvilles. Conçue comme une solution provisoire, cette cité est devenue le foyer de ses habitants pendant plus de dix ans avant sa destruction. Elle incarnait la résilience et la solidarité de ses résidents. En inscrivant la Cité Blanche sur la carte de la ville, le Conseil Municipal reconnaissait alors l'histoire de ses habitants.
Cet acte symbolique n'aurait pas été possible sans la mobilisation incessante du blog de la Cité Blanche Gutenberg. Ce blog, véritable moteur de la mémoire collective, a œuvré sans relâche pour honorer Abdenbi Guemiah et promouvoir la reconnaissance de la Cité Blanche. Grâce à leurs efforts, l'histoire d'Abdenbi Guemiah et les luttes de la Cité Blanche ont été mises en lumière, permettant d'obtenir ce geste significatif de la part des autorités municipales.
La décision unanime du Conseil Municipal de Nanterre le 25 juin 2013 représente bien plus qu'une simple nomination d'artères. C'est un acte de mémoire qui honore le passé tout en offrant un message d'espoir pour l'avenir.
Cet événement restera gravé dans les annales de la ville comme un témoignage de la puissance de la mobilisation citoyenne et de la capacité des communautés à façonner leur propre histoire. Grâce aux efforts conjugués des habitants et des élus, Nanterre a su transformer la douleur du passé en un hommage durable, inspirant les générations futures à poursuivre la lutte contre toutes les formes de discrimination et d'injustice.
Monique Hervo, un témoin de premier plan
Il y a un an, une héroïne méconnue au sourire lumineux s'en est allée. Monique Hervo, Une figure emblématique de générosité et de bienveillance, nous a quitté le 20 mars 2023, à 95 ans.
Monique a marqué les cœurs de ceux qui ont eu le privilège de la connaître. Son dévouement sans bornes et sa générosité infinie resteront à jamais gravés dans les mémoires des habitants des bidonvilles de Nanterre, celui de la Folie plus précisément, là où elle vivait de 1959 à 1971, dans l'ombre des baraquements, là où se cachent désormais les récits silencieux de vies oubliées. Elle était bien plus qu'une simple résidente de ces taudis déshérités ; elle était un phare d'espoir, une force tranquille qui guidait, avec sagesse et bienveillance, chacun de ses habitants à travers les tempêtes de la vie.
Monique n'était pas seulement une bienfaitrice locale. Elle était une combattante.
Au fil des années, Monique est devenue une véritable force motrice. Elle était connue pour son dévouement sans faille et sa capacité à apporter un sourire dans les moments les plus sombres. Elle était une source d'inspiration pour de nombreux jeunes de la communauté. Elle les encourageait à poursuivre leurs rêves malgré les difficultés, à croire en un avenir meilleur et à cultiver l'espoir même dans les pires circonstances.
Amoureuse de l’Algérie, naturalisée algérienne depuis 2018, c’est dans ce pays que Monique a été inhumée. Elle laisse derrière elle une empreinte indélébile, des souvenirs immortalisés à travers ses photographies, ses notes et ses enregistrements, et enfin un héritage d'amour et de compassion qui continuera de briller.
Djamel SELMET
Le 24 mars 2024
Flashback - Cité Blanche Gutenberg
Voici une vidéo que j'ai reçue, dont l'auteur est inconnu. Il s'agit d'un diaporama de photos que vous avez eu l'occasion de découvrir en parcourant le blog.
Cette vidéo vous propose une petite balade dans les recoins de la Cité Blanche Gutenberg, là où nous vivions, à l'ombre des barrières urbaines, pour y découvrir des moments fugaces.
Chaque photo est une fenêtre ouverte sur un passé lointain où des visages, des sourires, des regards racontent une histoire, une tranche de vie avec en fond une note de musique dans le concert discordant de la pauvreté urbaine. Malgré les conditions précaires, il y a la beauté de ces souvenirs figés dans le temps, des moments de joie, de la solidarité et des éclats de rire.
Alors que les photos défilent, combien de vies ont été capturées par le photographe, combien d'histoires sont racontées ?
Enfants des bidonvilles (La dispute)
Le 9 février 2024 sortira le livre de Margot Delon qui nous a suivi pendant plusieurs mois dans les différentes actions menées par les amis du blog :
Ce livre est le résultat de son travail d'investigation et de sa thèse.
Elle remercie tous les amis du blog de l'avoir aidé dans cette enquête.
Présentation de son livre :
Dans les années 1960, plus de 75 000 immigré·es d’origine algérienne, portugaise, marocaine et tunisienne vivent dans 255 bidonvilles en France métropolitaine. Parmi les habitant·es, se trouvent de nombreuses familles et leurs enfants. Que signifie grandir dans une baraque ? Comment s’est déroulée la sortie des bidonvilles ? En cherchant à comprendre comment se constituent les inégalités urbaines, ce livre met au jour les mécanismes de reproduction de l’ordre social, depuis l’élaboration de politiques publiques racialisantes jusqu’aux micro-différences de classe dans l’intimité des familles. Il prend le parti d’une écriture narrative, étayée de photographies et de cartes, qui permet de suivre l’enquête et les destinées des enfants des bidonvilles.