Cité Blanche Gutenberg

Je me balade dans les rues de Nanterre par ces journées de fortes chaleurs et,  au détour d’une artère, je rencontre... Tayeb BEDDIAF.

Cheveux grisonnants, joues creusées par le temps, le regard toujours aussi malicieux, il m’invite à m’asseoir et à parler du passé. Pendant un instant, le temps s’arrête…

Nous remontons les années, nous évoquons ses parents (qu’ils reposent en paix) et particulièrement son papa Si Abdelkrim que j’ai bien connu. Un vrai chaoui, digne et fier de ses origines qu’il mettait particulièrement en exergue lors du Ramadhan et les jours de l’Aïd. En ces jours de ferveur, il était beau dans son burnous et son couvre chef venus directement des Aurès. Il avait fière allure Si Abdelkrim (Allah ya rahmou).

Tayeb est intarissable lorsqu’il égrène les années vécues à la cité blanche, une période de bonheur qu’il n’oubliera jamais. La cité, il s’en souvient  comme si c’était hier.

Le regard embué de légères larmes, il évoque pêle-mêle ses journées à courir dans tous les sens, ses prouesses physiques (Dieu l’a doté d’une force qui lui permettait d’accomplir des figures hors de portée des enfants de son âge), les mamans généreuses qui lui offrait du pain, de l’eau, un fruit lors de son passage. Les gamins qui fuyaient devant lui. La cité était sa grande aire de jeu…

Aujourd’hui, Tayeb regrette ces années où on formait une même famille.

Comme beaucoup d’entre nous, Tayeb a construit sa vie. Désormais, il est papa d’une petite fille et continue d’arpenter en long et en large, à pied ou à vélo les rues de Nanterre…faute de retrouver les allées ou les « pelouses » de Gutenberg.

Kader SELMET

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